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Athènes

Ce verbe aux connotations catastrophiques peut pourtant s’envisager selon un angle tout autre. Faire ruine. L’effort farfelu consiste alors à tout fantasmer dans une version décrépie, à transformer le présent en un futur passé. Ce sentimentalisme du survivant, était il y a quelques siècles un critère ultime de beauté et trouve aujourd’hui une vigueur certaine. Pas nécessairement apocalyptiques, ces visions se positionnent plutôt après le déluge, lorsque règne le calme existentiel de ce qui reste. Paisibles, des pierres éparses s’évanouissent sur des sites, de préférence envahis par une végétation applaudie. Le fragment l’emporte sur le tout. L’immuable fait place à la finitude sublimée.

Maude Maris chez Christian Aubert – Moments artistiques à Paris

Hubert Robert au Musée de Valence à Valence

Vues par Coal au Château du Domaine départemental à Chamarande

Ruin lust à la Tate britain à Londres

Rallou Panagiotou à la Galerie Andreas Melas & Helena Papadopoulos à Athènes

Naturaliser l’architecture au Frac Centre – Fonds régional d’art contemporain à Orléans

Nina Canell au Camden arts centre à Londres

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Maude Maris, Sans titre 4, 15x21cm, technique libre, papier japon, 2014 – Courtoisie de l’artiste et la galerie Isabelle Gounod, Paris

Le numéro complet est disponible sur abonnement.

Contrairement à sa représentation actuelle qui le figurerait plutôt sous notre front, Aristote plaçait le siège de la mémoire dans notre poitrine, à gauche. D’où l’expression savoir par cœur. Et que la faculté de se souvenir puisse être passionnée, colore irrésistiblement l’approche classique de l’histoire, présentée par commodité comme raisonnable. Rappelons-nous aussi que la déesse Mnémosyne est mère des neuf muses, filant une surprenante généalogie entre souvenance et imagination, réminiscence et inspiration. Entre devoir de commémoration, techniques de mémorisation et sentiment du passé, plusieurs pratiques plastiques visent à ancrer des balises pour mieux permettre et organiser la transmission.

Christodoulos Panayiotou par Kevin Muhlen au Casino – Forum d’art contemporain à Luxembourg

Une odyssée par Florence Derieux – Frac Champagne Ardenne au Domaine Pommery à Reims

Adam Chodzko au Benaki museum – Piros street annexe à Athènes

John Frum par Yoann Gourmel & Elodie Royer à La colline – Théâtre national à Paris

Je préfère être dérangé par l’École du Magasin – Session 23 à l’Ésad à Grenoble

La méthode des lieux par A-L Vicente, R Brunel & A Marchand à la Maison pop à Montreuil

Alejandro Cesarcopar Xavier Franceschi au Plateau Frac Ile-de-france à Paris

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Christodoulos Panayiotou, If tomorrow never comes, diaporama, 2007

Le numéro complet est disponible sur abonnement.

Le modèle antique socle le classicisme, qui trouve au fil des siècles des avatars sans cesse renouvelés. Toujours, la référence hellénique s’impose. L’art grec représente naïvement la transition occidentale du sauvage à l’esthète. Un récent séjour en Attique confirme l’émotion vive à rencontrer des sommets de beauté visibles au Parthénon ou au Musée archéologique, et à plus généralement faire l’expérience sensible du magnétisme bien vigoureux de l’Acropole sur la cité qu’elle domine. Je rédige ce numéro entre deux zones de turbulences du vol reliant Athènes à Paris. Son sommaire témoignera de la résonance des actualités des deux villes, digérant un patrimoine omniprésent ici, fantasmant un héritage légitime là.

Afresh par Daphne Dragona, Tina Pandi & Daphne Vitali au Emst à Athènes

Auguste Rodin au Musée Rodin à Paris

Notemple par Hope à The breeder gallery à Athènes

Agora – 4th Athens biennale à l’ancienne bourse et à Camp à Athènes

I’ve lost my marbles par Barbara Sirieix chez Totál à Athènes

Phil Thompson à la Galerie Xpo à Paris

The system of objects par Andreas Angelidakis à la Deste foundation à Athènes

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Bill Balaskas, Parthenon rising, 4’02, vidéo, 2010 –
Courtoisie de l’artiste et de la galerie Kalfayan

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