Le précédent numéro s’attardait sur une peinture contemporaine principalement figurative. Il me semble en effet important de souligner que ce retour du médium passe aujourd’hui majoritairement par le souci du peintre à figurer, voire défigurer. En contrepoint de cette piste, se pose la question de l’abstraction, terme opposé d’un art que l’on voudrait bipolaire. J’avoue n’avoir pas encore réussi à ce jour à ressentir l’exacte séparation qui différencie ces deux bornes, l’abstrait représentant indéniablement du reconnaissable, et le figuratif offrant toujours la possibilité d’un pur jeu plastique. Mais badinons à exécuter le docile exercice consistant à réunir, sous l’égide d’un père de ce langage visuel historiquement enraciné dans le XXe siècle, une sélection d’héritiers qui s’obstinent à ab-straire, verbe violent dont l’étymologie heureuse confirme ce volontaire mouvement d’isolement, cette déchirure manifeste.
Vassily Kandinsky au Centre Pompidou à Paris
Youri Jeltov à la Galerie Denise René – Espace Marais à Paris
Ida Ekblad à la Galerie Gaudel de Stampa à Paris
William Eggleston à la Fondation Cartier à Paris
Beatriz Milhazes à la Fondation Cartier à Paris
Frank Nitsche à la Galerie Nathalie Obadia à Paris
Jean-François Brunaud à la Galerie du Haut-Pavé à Paris
2009 semaine 21 – Et l’abstraction ?