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Archives de Tag: Barbican

Elle marque une signature d’un coup de patte. Férocement couture, cette manifestation de soi ne se restreint pas pour autant à la mode-même. Ce sont au contraire ses marges qui l’intéresse. D’obédience féline, ça égratigne. Et assure une influence folle. En bijouterie, l’élément permet de sertir une pierre précieuse. Partout ailleurs, la vigueur du style libère les silhouettes sauvages.

Jean Hugo pour Design Parade 2019 à la villa Noailles à Hyères

Into the Night par Florence Ostende à la Barbican Art Gallery à Londres

Paul Maheke à Triangle France | Astérides à Marseille

Honey-Suckle Company à l’ICA Institute of Contemporary Arts à Londres

Oskar Schlemmer à la Galerie Thaddaeus Ropac à Londres

Thema Selection par Provence pour Art-O-Rama 2019 à Marseille

Tenant of Culture chez Nicoletti à Londres

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Tenant of Culture, Eclogues 1, 168 x 40 x 27 cm, vêtements et accessoires recyclés, fils, cheveux humains, plâtre, argile époxy, peinture, vernis, 2019 | Courtoisie de l’artiste et Nicoletti (Londres)

Grandeur et largesse caractérisent cette ouverture vers un horizon autre. Le double superlatif insiste sur l’amplitude de l’étendue qui nous est offerte. Celle-ci représente depuis longtemps pour l’imaginaire humain, un objectif que les stratégies les plus inventives cherchent à atteindre. Prenant ainsi la haute mer pour point de fuite, les initiatives s’imposent par leurs dimensions ou leur ambition, gardant à l’esprit que l’éminence ne se réalise pas forcément par l’énormité.

Wolfgang Tillmans chez Maureen Paley à Londres

Joan Mitchell | Jean-Paul Riopelle à la Galerie Jean Fournier à Paris

Lee Krasner au Barbican à Londres

Gigantisme par le FRAC Grand Large – Hauts-de-France et le LAAC à Dunkerque

Takis à la Tate Modern à Londres

Ima-Abasi Okon à la Chisenhale Gallery à Londres

Mike Nelson à la Tate Britain à Londres

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Ana Lupas, Monument of Cloth, modules en aluminium et portants en acier inoxydable, 1990 | Vue de l’œuvre dans le cadre de Gigantisme – Art & Industrie, FRAC Grand Large – Hauts-de-France (Dunkerque), courtoisie de l’artiste, crédit photographique Aurélien Mole

L’humain programme. Et les logiciels exécuteraient. Mais il peut y avoir des surprises, et une volupté peut apparaître là où la technologie semblait selon un contraste initial, dénuée d’érotisme. S’il est courant de parler d’intelligence artificielle, il s’agit de considérer ici le potentiel de plaisir associé à la machine. Sans tomber dans le caprice générationnel, il est maintenant entendu d’envisager le numérique sous sa forme liquide. Alors les humeurs inondent.

Adriano Amaral par Galeria Jaqueline Martins pour Condo London 2019 chez Rodeo à Londres

Drowning In a Sea of Data par João Laia à La Casa Encendida à Madrid

Pulpe par Raphaël Brunel à l’ÉMBA Galerie Edouard-Manet à Gennevilliers

Julien Creuzet au Palais de Tokyo à Paris

Tala Madani à Portikus à Frankfurt-am-Main

des attentions par Brice Domingues, Catherine Guiral & Hélène Meisel au Crédac à Ivry-sur-Seine

Daria Martin au Barbican Centre – The Curve à Londres

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Shanta Rao, Sans titre, 140 x 108 cm, peinture polymère et technique mixte sur caoutchouc 2019 – Courtoisie de l’artiste, crédit photographique Margot Montigny

Cent quarante-huit. C’est la quantité maximale d’individus avec lesquels une personne peut entretenir simultanément une relation humaine stable. Cette limite est inhérente à la taille de notre cerveau impliqué dans les fonctions cognitives dites supérieures, le néocortex. La donnée provient d’une étude publiée par l’anthropologue britannique Robin Dunbar en 1992, éprouvée depuis sur les réseaux sociaux lorsque l’on en observe les habitudes. Ainsi ce groupe heureux de primates correspond à la population d’une petit village. Au-delà, la confiance mutuelle et la communication ne suffisent plus à assurer le fonctionnement de la communauté, et il faut passer à une hiérarchie plus importante, avec une structure et des règles strictes telles qu’elles se constituent à l’échelle d’un pays et de son gouvernement. D’ici à atteindre ledit plafond, à chacun de développer son propre dispositif d’hospitalité.

J.B. Blunk chez Kate MacGarry à Londres

Le Génie du lieu par Sophie Auger-Grappin au Creux de l’enfer à Thiers

West World chez Natalie Seroussi à Paris

Franz West au Centre Pompidou à Paris

Structures That Cooperate à Cubitt à Londres

WE chez Rodeo à Londres

Francis Upritchard au Barbican Centre – The Curve à Londres

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Hélène Bertin, Marchelire et Corbeilleboire, 2018 – Courtoisie de l’artiste, crédit photographique Vincent Blesbois

Peintures ingrates, dégaines suspectes, motifs intolérables. Certaines œuvres font peur. De ces productions dont il faudrait s’interdire de jouir en société. Le bon goût est nécessairement le sien. Tout le reste n’est que vulgarité. Il existe alors une foule de monstres à éviter, vous savez, ces tronches que l’on ne fréquente surtout pas.

Bernard Buffet au Musée d’art moderne de la ville de Paris à Paris

Sanya Kantarovsky chez Stuart Shave – Modern art à Londres

Peter Saul à la Michael Werner Gallery à Londres

Historical portraits and tapestry paintings chez Skarstedt à Londres

The vulgar par Judith Clark & Adam Phillips à la Barbican art gallery à Londres

Anthea Hamilton à la Tate britain à Londres

Armand Jalut à la Galerie Michel Rein à Paris

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Sanya Kantarovsky, Proximity, 218x165cm, huile, toile, 2016 – COurtoisie de l’artiste et de Stuart Shave Modern art

Le numéro complet est disponible sur abonnement.

Bien avant de désigner l’habituelle rondelle des catholiques, le terme caractérise dans l’Antiquité, les victimes expiatoires offertes aux dieux. Transsubstantiation séculaire. Il s’agit toujours d’un sacrifice ostentatoire, qui au-delà de l’action-même de l’offrande, existe pour se faire voir des autres en se manifestant de la manière la plus spectaculaire. Le présent numéro témoigne d’une actualité de la performance, non pas que celle-ci soit soudainement plus visible, mais le médium semble trouver de nouvelles configurations aiguisant son ancrage plastique. Rien d’une conversion ici car la plupart des évènements du genre demeurent des endurances poussives et de triviales frontalités lors desquelles l’obscénité continue de prendre en otage. Il faut admettre que l’évidence d’une présence sait parfois trouver d’heureuses formulations. Sachons alors la cueillir.

Eddie Peake au Barbican art centre – The curve à Londres

Paulin, Paulin, Paulin à la Galerie Perrotin à Paris

An evening of performances à la Draf – David Roberts art foundation à Londres

Body shop à la Michael Werner Gallery à Londres

Valse opale par Vincent Honoré pour Paris internationale à  Paris

Florence Peake à Space à Londres

Performance process au Centre culturel suisse à Paris

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Eddie Peake, The forever loop, 2015 – Courtoisie de l’artiste et crédit photographique Tristan Fewings

Le numéro complet est disponible sur abonnement.

Parfois, voir ne suffirait plus. Le constat m’agace. Ces circonstances voulant nous en convaincre, semblent pourtant se multiplier. Pluridisciplinarité et interactivité commandent alors des évènements où l’appréciation visuelle paraît d’un coup périmée. C’est l’immersion sensorielle qui y prime. Les britanniques sont fort pour cela, et leur actualité estivale regorge de propositions du genre. Partager l’expérience d’une action devient l’incontournable contrainte. C’est léger. Cela plaît aux familles. Ceci dit, animer signifie bien insuffler la vie. Pas forcément à la portée de tout moniteur de centre aéré.

Carsten Höller à la Hayward gallery à Londres

Station to station par Doug Aitken au Barbican centre à Londres

Air de jeu par Bernard Blistène & Katryn Weir au Centre Pompidou à Paris

Alex Cecchetti à Kunstraum à Londres

Soundscapes à The national gallery à Londres

James Richards à la Whitechapel gallery à Londres

Janet Cardiff par Luma à l’Atelier de la formation dans le cadre des Rencontres d’Arles à Arles

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Olaf Breuning, Smoke performance, 2013 – Courtoisie de l’artiste

Le numéro complet est disponible sur abonnement.

L’accumulation de biens semble être une donnée fondatrice du marché de l’art. La propriété relève plutôt de la profusion, et les prestigieux mécènes par les siècles passés, ont démontré cette tendance à la surenchère matérielle. Reste à calibrer la qualité de cette quantité. Il faut nécessairement gérer l’espace de ces possessions. Autant assumer jusque dans son arrangement, la singularité d’avoir.

Christian Boltanski à Modern art Oxford à Oxford

Taryn Simon à la Galerie Almine Rech à Paris

Magnificent obsessions à la Barbican art gallery à Londres

Ruth Ewan au Camden arts centre à Londres

Xavier Antin à La bf15 à Lyon

(un mural, des tableaux) au Plateau Frac Ile-de-France – Fonds régional d’art contemporain à Paris

Jonathan Murphy à Chandelier à Londres

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Jonathan Murphy, As you walked in the room terminée, 2015 – Courtoisie de l’artiste

Le numéro complet est disponible sur abonnement.

Être là. Et formuler cette juste présence. Même endroit, même instant. La retransmission d’une telle circonstance peut s’avérer précieuse. Et son potentiel descriptif fera histoire. Pour cibler les indices, la photographie sera notre médium, avec toute la dimension fictionnelle qui a toujours été la sienne. Le noir et blanc est y privilégié, sans être exclusif, pour isoler au mieux l’information. Fiabilité, crédibilité, véracité, peuvent relativiser toute affirmation. Peu importe ici son degré d’exactitude puisque par l’image qu’elle produit, elle existe.

Luc Delahaye à la Galerie Nathalie Obadia à Paris

Conflict – Time – Photography à la Tate modern à Londres

Miroslav Tichý à la Galerie Christophe Gaillard à Paris

Aurélien Froment au Frac Ile-de-France – Le plateau à Paris

Lukas Hoffmann à la Galerie de Roussan à Paris

Constructing worlds au Barbican centre à Londres

Hiroshi Sugimoto à la Pace Gallery à Londres

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Lukas Hoffmann, Fassade bei Bochum, 47×33.5cm, tirage argentique sur papier baryté, 2014 – Courtoisie de l’artiste et de la Galerie de Roussan, Paris

Le numéro complet est disponible sur abonnement.

Trois jours passés à Londres me permirent d’embrasser quatre-vingt-deux expositions. J’en reviens très enthousiasmé par la qualité globale des propositions parcourues, pour la plupart monographiques. Les britanniques semblent effectivement moins s’aventurer à l’exercice périlleux de l’accrochage collectif. Ça clignote. Ça résonne. Ça éblouit. Ça envoûte. Cette aisance du pop me gifle à chaque fois. Il est vraiment déroutant d’observer combien l’exigence et le spectaculaire peuvent réussir à cohabiter outre-manche, là où la France généralement s’embourbe dans le sympa au rabais lorsqu’elle prétend faire des manifestations populaires. Shebam ! Pow ! Blop ! Wizz !

Light show par Cliff Lauson à la Hayward Gallery à Londres

Carsten Nicolai à la Galerie Ibid projects à Londres

John Armleder à la Carlson Gallery à Londres

Nathaniel Rackowe à la Galerie Bishoff/Weiss à Londres

Richard T. Walker à la Carroll/Fletcher Gallery à Londres

The bride and the bachelors par Philippe Parreno à la Barbican art gallery à Londres

Eddie Peake à la White Cube Gallery à Londres

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> Richard T. Walker,  in defiance of being here, néon, claviers, pierres, cassettes, lecteurs, 2013 – Courtoisie de l’artiste et Carroll/Fletcher Gallery

Pour la première fois depuis le commencement de cette chronique, je prends congé de la création contemporaine et consacre intégralement un numéro à la première moitié du siècle passé. Car si les œuvres centenaires ne sont par définition pas contemporaines, elles nourrissent puissamment nos jours tout en alimentant l’actualité des expositions. L’Europe célèbre ses avant-gardes. Et les métropoles que j’ai pu traverser ces mois-ci confirment le culte voué aux nombreuses révolutions
artistiques que le vieux continent hébergea avant que les guerres mondiales ne firent éclater cette plateforme au profit des États-Unis. Singularisons notre connaissance de ce patrimoine, sans nostalgie aucune, mais avec la conviction vive de le poursuivre, aujourd’hui, inconditionnellement.

Eugène Atget au Musée Carnavalet à Paris

Eva Besnyö au Jeu de Paume à Paris

Hans Jean Arp à la Galerie Hauser&Wirth à Zürich

Constantin Brancusi avec son atelier au Centre Pompidou à Paris

Vladimir Tatlin au Museum Tinguely à Basel

Bauhaus – Art as life à la Barbican art gallery à Londres

The tube show par la Galerie Ulrich Fiedler à la Galerie Jousse à Paris

> Erich Consemüller, Lis Beyer or Ise Gropius in B3 club chair by Marcel Breuer wearing a mask by Oskar Schlemmer and a dress fabric designed by Lis Beyer, 1927  – Estate of Erich Consemüller

Me voilà arrivé au milieu d’un second séjour dans la capitale britannique. La ville perd un peu de son exotisme, et les habitudes se prennent. Londres reste un contexte merveilleux et parcourir cette cité humide conforte l’excitation qu’elle me procura lors sa découverte cet été. J’apprends, et commence à cerner moi-même ce phénomène, la division de la mégalopole en deux zones complices et contradictoires qui prennent plaisir à se snober : l’ouest chic et l’est canaille. La dynamique qui alimente les relations entre l’une et l’autre de ces contrées est comparable aux rives gauche et droite parisiennes. En arbitre visant un minimum d’équité, j’ai jusque-là parcouru quarante expositions dans chacun des deux territoires. Cette première sélection se concentrera sur la partie orientale de la scène artistique.

Damián Ortega au Barbican – The Curve à Londres

Polytechnic chez Raven Row à Londres

Armando Andrade Tudela à la Carl Freedman Gallery à Londres

Yudi Noor  à la Nettie Horn Gallery à Londres

GL Brierley à la Madder139 Gallery à Londres

William Daniels à la Vilma Gold Gallery à Londres

Dirk Stewen à la Maureen Paley Gallery à Londres

Parce qu’il est difficile de revenir d’une telle ville, parce que l’offre approchée cet été y fut vraiment remarquable, et pour d’autres raisons qu’il est inutile de continuer à lister ici, voici une troisième chronique consacrée à la capitale des anglais. Ce ne sont pas cinq jours sur la grande île qui me permettront d’en énoncer définitivement le profil artistique. J’ai cependant été surpris par la constance d’une préoccupation : la qualité de l’Intérieur. Le traitement du domestique fut un sujet récurrent, au-delà des médiums, et des domaines. Il s’agit d’insister plus qu’ailleurs sur le bonheur d’être chez soi. Nous avons vu que la tradition toujours vive du portrait (Alice Neel, Lara Schnitger) place généralement la figure dans le paysage plus ou moins tranquille d’un foyer, que beaucoup d’artistes travaillent à la représentation d’un décor intime (James White, Karen Kilimnik, Ernesto Neto) et que les lieux d’exposition exploitent souvent cette dimension du logis, par leurs caractéristiques spatiales même (Raven Row, 176ProjectSpace, SouthLondonGallery, SerpentineGallery, The Approach). Aussi, la familiarité du domicile est toujours le cadre privilégié des étrangetés les plus inquiétantes. Profitons un peu de cette hospitalité, pour jouir plus encore du plaisir unique d’être chez l’autre, reçu.

The Sir John Soane Musuem à Londres

Jean Nouvel devant la Serpentine Gallery à Londres

The New Décor à la Hayward Gallery au SouthBank Centre à Londres

The Surreal House au Barbican Art Gallery à Londres

Richard Slee à la Hales Gallery et au Victoria&Albert Museum à Londres

Jens Risom à la Rocket Gallery à Londres

Tasters’ Choice à la Stephen Friedman Gallery à Londres