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Roubaix

Et voilà que la formule serait impolie. Selon certaines mondanités, elle marque une grossière faute de conduite. On reprocherait à la locution populaire de rappeler le désir de faim, ou pire, son besoin. Elle ferait également resurgir une animalité viscérale, une constitution viandue, une mécanique physiologique que les êtres éthérés de la haute société préféreraient effacer pour mieux s’affirmer en tant qu’esprit. Apparue en un temps où le fonctionnement de l’organisme humain relèvait encore du mystère, l’expression équivaudrait à souhaiter un heureux déroulement gastrique. Exaltons chairs, sens et pulsions, dans une passion de nourriture, par le corps, à l’opposé de cette étiquette. Car c’est cette même morale qui catalogue du côté du vice plutôt que de la vertu, en en faisant un irrémédiable défaut, la curiosité.

Koenraad Dedobbeleer chez Clearing à Bruxelles

Williams Morris par Sylvette Botella-Gaudicho à La Piscine à Roubaix

La Fugitive par Ana Mendoza Aldana au Crédac à Ivry-sur-Seine

Flora Moscovici au MAMAC à Nice

Enivrez-vous à la Galerie Praz-Delavallade à Paris

Terre de A à Z au Mucem à Marseille

Marion Verboom par The Pill à Paris

Marion Verboom, Achronie 32 (détail), 194 x Ø 51 cm, plâtre, pigments, peinture et résine, 2022 | © L’artiste, courtoisie de l’artiste et de la galerie The Pill (Istanbul), crédit photographique Nicolas Brasseur

Les usages antiques demeurent une source d’épatement, avec son lot intarissable d’objets dans lequel aujourd’hui, notre attention pioche parfois. Ainsi les Romains conservaient leurs manuscrits dans des caisses façonnées en bois, en ivoire ou en métal. Cette pratique de garder des choses dans une autre, se vulgarisa vers le domaine domestique, notamment pour les accessoires, bijoux et articles de toilette. Elle trouve son origine dans des urnes funéraires voire des coffres sacrés où l’image d’une divinité patiente, aux côtés de ses offrandes.

Anne Bourse à l’Emba Galerie Edouard Manet à Gennevilliers

Simon Bergala à L’attrape-couleurs à Lyon

Mimosa Echard par Daria de Beauvais au Palais de Tokyo à Paris

Gérard Cochet à La Piscine à Roubaix

Cassoni. Peintures-boîtes par Marie de Brugerolle chez Anne Barrault à Paris

Nathalie Du Pasquier par Luca Lo Pinto au Mrac Occitanie à Sérignan

Maximilien Pellet à Double V Gallery à Paris

1c62f3cb-9c1b-c5ce-3caf-c1ebc1e44e63Mimosa Echard, vue de l’exposition Sporal au Palais de Tokyo (Paris), 2022 | Courtoisie de l’artiste et des galeries Chantal Crousel (Paris) et Martina Simeti (Milan), crédit photographique Aurélien Mole

Il existe des règles. Certains y obéissent. Il est fascinant de constater comment chacun suit ou s’invente un ordre, pour mieux s’engager dans sa pratique habituelle. Le sacré s’accompagne de lois qui en régissent les aspects. Croire relève de cette attention éclairée que l’on accepte de porter. Et se conformer passe aussi par les voies du regard. Par un œil respectant.

Jean Lurçat chez Whitford Fine Art à Londres

Jean-Marie Appriou par Franck Gautherot au Consortium Museum à Dijon

Derek Weisberg à la Galerie Lefebvre & Fils à Paris

Le Marbre et le Sang par Katinka Bock à H2M et au Monastère royal de Brou à Bourg-en-Bresse.

La Chapelle d’Hem à La Piscine | Musée d’art et d’industrie André Diligent à Roubaix

Traverser la lumière à La Piscine | Musée d’art et d’industrie André Diligent à Roubaix

Emmanuel Van der Meulen à la Galerie Allen à Paris

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Alfred Manessier, Alleluia [étude pour la mosaïque de l’auvent de la chapelle SainteThérèse-de-l’enfant-Jésus et de la Sainte-Face à Hem], 70 x 62 cm, gouache et papiers gouachés collés sur traits à la mine de plomb sur papier, 1957 | Collection particulière

L’humanité cherche parfois à réagir en écoutant davantage son environnement naturel. Ou l’image qu’elle s’en fait. Des modes alternatifs de jardinage se développent en s’inspirant d’une écologie originelle. Cette humeur accompagne une aspiration générique à s’émanciper des systèmes établis pour viser un rythme plus respectueux du monde dans sa diversité. Il s’agit de célébrer le vivant à toutes ses échelles. Créer l’abondance. Établir la fertilité. L’expérimentation règne et de nombreux laboratoires cherchent leur voie à ciel ouvert. Ici, l’harmonie se trouve dans la culture de la permanence.

Marguerite Humeau par Elsa Coustou à la Tate Britain à Londres

Rock Garden chez Semiose galerie à Paris

Nick Laessing à la Galerie PCP à Paris

Marylin, flowers, lips, gun, mirror, cactus chez Ordovas à Londres

Bill Lynch chez The approach à Londres

JP Racca-Vammerisse à la Galerie Le Fil Rouge c/o la QSP* à Roubaix

Julia Crabtree & William Evans à Cell Project Space à Londres

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Julia Crabtree & William Evans, Gullet, 2018 – Courtoisie des artistes et Cell Project Space, London

Le numéro complet est disponible sur abonnement.

Sur l’échelle du désir, aventurons-nous davantage vers la fantaisie que la dépravation. Tout de même plus indélébile que le simple caprice, il s’agit de rester dans les zones les plus candides du vice. Les corps détiennent une plasticité, propices lorsqu’ils le veulent, aux modelages les plus fantasques. L’étymologie de la perversité nous engage sur le terrain de la tournure. Alors sans nécessairement changer le bien en mal et en nous émancipant idéalement du jugement moral, jouissons de l’originalité de certaines satisfactions.

Marianne Marić par Emmanuelle Walter à La Filature, scène nationale à Mulhouse

Tainted love par Yann Chevallier au Confort Moderne à Poitiers

Enzo Cucchi à la Galerie Balice Hertling à Paris

H-G Clouzot, un réalisateur en œuvres par Damien Airault au Musée Bernard d’Agesci à Niort

Robert Pougheon à La Piscine – Musée d’art et d’industrie André Diligent à Roubaix

Marina Faust par Éric Troncy au Consortium à Dijon

Alexandra Bircken au Crédac à Ivry-sur-Seine

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Marianne Marić, série Les Statues Meurent Aussi, photographie argentique, Paris, 2016 – Courtoisie de l’artiste

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Une diagonale zèbre l’Europe occidentale, des Flandres à l’Alsace. Je reviens d’une escapade de quelques jours motivée par la foire Art Brussels. Ce simple prétexte me fit parcourir, d’une envie à l’autre, cent vingt-sept expositions en six jours et sept villes. Je vous livre simplement ici un florilège composé d’un choix par étape : Roubaix, Gand, Anvers, Bruxelles, Luxembourg, Metz et Strasbourg.

Marie Voignier à l’Espace Croisé à Roubaix

Michael Sailstorfer au Smak à Gand

Lawrence Weiner & Liam Gillick au Mukha à Anvers

Jean-Luc Moulène à la Galerie Greta Meert à Bruxelles

Pascal Grandmaison au Casino à Luxembourg

Geste serpentine et autres prophéties au Frac Lorraine à Metz

Franck Scurti au Mamcs à Strasbourg