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Berlin

Le vocabulaire des vaudevilles nous les présente comme des personnes contrefaites. C’est peut-être qu’elles obéissent à des ficelles qu’elles ne tirent pas. Son homonyme fanfaronne la ripaille. Ce type de marionnette motive l’outrance. D’ailleurs une bambochade désigne traditionnellement une représentation picturale de scène de vie portraiturant le peuple de façon burlesque. C’est la routine des pantins.

Frida Orupabo pour Les Rencontres d’Arles à la Mécanique générale à Arles

To Light, Shadow and Dust chez Nordenhake à Berlin

Gyan Panchal chez Marcelle Alix à Paris

Pia Camil chez Sultana à Paris

Marianne Berenhaut chez Dvir à Paris

Elmar Trenkwalder à Iconoscope à Montpellier

L’Objet Invisible chez David Zwirner à Paris

343410cc-d79e-e64b-68f7-105af1d1cd1dMarianne Berenhaut, vue de l’exposition N’avez-vous pas ri ?, 2022 | Courtoisie de l’artiste et de Dvir Gallery (Paris), crédit photographique Margot Montigny

Voilà une approximation sophistiquée, une petite soupape là où tout demeure verrouillé. Des réglages sont opérés. On évalue avec rigueur l’imprécision. Un trouble subsiste d’ailleurs sur ce que l’expression désigne exactement : plus ou moins, un peu ou beaucoup, dans une certaine mesure, en une faible quantité, environ ou à peu de chose près. On continue à estimer l’ampleur d’un doute.

Henrik Olsesen chez Buchholz à Berlin

We are the weavers, we are the web au CAP Saint-Fons à Saint-Fons

Wolfgang Laib chez Buchmann à Berlin

Lukas Hoffmann pour Les Rencontres d’Arles à Monoprix à Arles

Barbara Kruger à la Neue Nationalgalerie à Berlin

Illusions of Comfort chez Campoli Presti à Paris

Dayanita Singh au Gropius Bau à Berlin

49a7dcd7-f5d3-cef6-274f-1633f64d4e80Nick Mauss, The Waves, 31 x 41 cm, glazed ceramic, 2022 | Courtoisie des artistes et Campoli Presti (Paris), crédit photographique Rebecca Fanuele

À la différence du tourisme, cette mobilité de loisir n’implique pas de nuitée hors de chez soi. Les autorités la définissent comme une visite en une journée à plus de cent kilomètres de son domicile, indépendamment des frontières internationales. Cette digression s’inscrit entre la promenade et le voyage, et affirme notre qualité pérégrinale. En stratégie militaire, l’excursion désigne une irruption en territoire ennemi, alors qu’au sein du domaine mécanique, elle signale le mouvement d’un élément hors de sa position de repos. Elle est une course au dehors.

Tacita Dean chez Marian Goodman à Paris

Damien Cadio à la Galerie C à Paris

Autumn Ramsey à la Galerie Crèvecœur à Paris

Alberto Giacometti par Romain Perrin à l’Institut Giacometti à Paris

Végétal par Marc Jeanson pour Chaumet aux Beaux-Arts de Paris à Paris

Nathan Carter chez Esther Schipper à Berlin

Alexandre Benjamin Navet chez Derouillon à Paris

bc8dde5f-1c9e-5f5e-7dd2-846379edf2e2Autumn Ramsey, The Other Animal, 61 x 76 cm, huile sur toile, 2021 | Courtoisie de l’artiste et de Crèvecœur (Paris)

Elles marquent un écart de conduite, une rupture avec le fil de l’histoire. Elles fracturent et fractionnent. D’un coup, par une plaisanterie, un caprice, une sornette, on sort du chemin. C’est l’extravagance. L’incartade est d’une grande efficacité pour hameçonner l’attention, et mieux raconter quelque chose. Elle est un schéma narratif usant de l’excentricité comme ressort.

Pauline Curnier Jardin au Crac Occitanie à Sète

Eva Koťátková chez Meyer Riegger à Berlin

lumbung par ruangrupa pour documenta fifteen à Kassel

Petrit Halilaj chez Kamel Mennour à Paris

Suzanne Ballivet à l’espace Dominique Bagouet à Montpellier

Zineb Sedira pour le Pavillon de la France à la Biennale de Venise à Venise

Jean Charles Blais par Stéphane Ibars à la Collection Lambert à Avignon

9a9ee9c0-f9d4-801c-206e-f7065f960a6dPetrit Halilaj, Very volcanic over this green feather, feutre imprimé aux UV, peinture au pistolet couleur encre, fil et tuyau en métal, 2021 | Courtoisie de l’artiste et de Kamel Mennour (Paris)

L’union de la Terre et du Ciel a engendré un groupe doué d’une force gigantesque, hors du commun. Ensemble, ces colosses forment un panthéon archaïque. Leur corps relève d’une figuration encore grossière, disponible à une détermination à venir, malléable. Ils et elles sont une esquisse. Tout est possible.

Alekos Fassianos à la Galerie Élysée Saint-Honoré à Paris

Anastasia Bay à la Galerie Derouillon à Paris

Lena Vandrey par Frédéric Legros au Château de Hauterives à Hauterives

Marisa & Mario Merz au Musée Rath à Genève

Künstliche Biotope à Georg Kolbe Museum à Berlin

Pionnières par Camille Morineau au Musée du Luxembourg à Paris

Marcelle Cahn au MAMCS à Strasbourg

39b91bfe-4fcc-c8e4-e81c-8add109817efLena Vandrey, vue de l’exposition Insomnia au Château de Hauterives (Hauterives), 2022 | © Musée Lena Vandrey, crédit photographique Origins Studio

Par définition, l’autre est étrange. Il devient exalté voire possédé selon la morale en vigueur. On le trouve alors sous influence, si possible du mal pour le stigmatiser un maximum. À l’opposé, il est courant que l’altérité soit vidée de sa personnalité pour n’être qu’une silhouette quelconque, un quidam. La figuration oscille entre différents degrés de familiarité, de la cordialité à la menace.

Jürgen Klauke chez Guido W. Baudach à Berlin

Stéphane Mandelbaum au MMK à Francfort

Balancing Act chez Massimo de Carlo à Milan

Hugh Steers par Russell Tovey chez David Zwirner à Paris

Xinyi Cheng par Christina Li à Lafayette Anticipations à Paris

Entre tes yeux et les images que j’y vois* (un choix sentimental) par Anaël Pigeat & Sophie Vigourous à la Fondation Pernod Ricard à Paris

Elizabeth Peyton chez Thaddaeus Ropac à Paris

6a92b21e-0b9b-a320-b251-9180a5a0a09cXinyi Cheng, White Turtleneck, 125 x 150 cm, huile sur toile, 2017 | Courtoisie de l’artiste

Il nous empêche de tomber. Barrière matérielle ou précaution philosophique, il tient la violence à distance. Parapets, balustrades et rambardes protègent du vide existentiel. Au Moyen-Âge, le terme désigne un élément vestimentaire, pièce d’armure cuirassant le ventre du soldat.

Nairy Baghramian au Carré d’Art à Nîmes

Leonor Antunes à La Loge à Bruxelles

Rebecca Horn chez Thomas Schulte à Berlin

Church for Sale par Gabriele Knapstein à la Hamburger Bahnhof à Berlin

Nina Canell à la Berlinische Galerie à Berlin

Eva Barto au Frac Île-de-France – Le Plateau à Paris

Felix Gonzalez-Torres – Roni Horn à la Bourse de Commerce à Paris

8c7a6450-df3f-e713-5535-8fe8202071d7Rebecca Horn, BLACK COCKFEATHERS, 80 x 60 cm, black and white print, 1971 | © L’artiste, courtoisie de l’artiste et de la Galerie Thomas Schulte (Berlin)

Nous brillons. Notre simple présence éclaire. Ainsi le médium photographique se retrouve volontiers convoqué pour enregistrer cette radiance. Les rayons caressent l’épiderme, en colorent le relief. Et lorsqu’il fait sombre, voire que la nuit est déjà tombée, s’étend notre besoin de luire.

Jimmy DeSana chez Amanda Wilkinson à Londres

Paul Mpagi Sepuya à Modern Art Vyner St à Londres

James Welling à la Galerie Marian Goodman à Paris

Aurore-Caroline Marty au Frac Bourgogne – Boutique des Bains du Nord à Dijon

No Photos on the Dance Floor! à C/O Berlin à Berlin

Wolfgang Tillmans au CA2M Centro de Arte Dos de Mayo à Móstoles

Ed Paschke à la Galerie Suzanne Tarasiève / Loft 19 à Paris

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Wolfgang Tillmans, Easter, b, 2012 | Courtoisie de l’artiste et de la galerie Buchholz (Berlin, Cologne)

Nous pouvons nous demander si les machines continuent lorsque les humains s’arrêtent. Objets d’ingéniosité, elles demeurent un sujet de fascination au-delà du pur fonctionnement qui a dicté leurs contours. Et c’est là d’ailleurs la caractéristique qui rend leur formes fabuleuses, au point d’égarer parfois leur besogne, ce que l’art aime faire régulièrement. Évitons intentionnellement ici l’ère numérique pour nous concentrer sur une mécanique traditionnelle, et les ferrailles animées qui la composent.

Eduardo Paolozzi à C L E A R I N G à Bruxelles

John Chamberlain à la Galerie Karsten Greve à Paris

Analog Histories in Primary Colors à neugerriemschneider à Berlin

Sylvie Fleury à la Galerie Thaddaeus Ropac à Paris

… et labora par Bice Curiger à la Fondation Vincent Van Gogh Arles à Arles

Philolaos au Musée de Valence | Art et archéologie à Valence

Sterling Ruby chez Gagosian Britannia St à Londres

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Philolaos, Cache-amant, 185.5 x 70 x 66 cm, acier inoxydable, 1965 | Fonds d’atelier de l’artiste © Musée de Valence, crédit photographique Thomas Hennocque

Dans l’œil, il y a une lumière. Celle-ci s’intensifierait avec le plaisir montant. Une volupté s’exprime. Sa déraison ferait éclater le spectre, pour une fougueuse irrigation chromatique, bien éloignée de l’équilibre ultime d’un faisceau blanc. Une lueur cosmétique s’émoustille, solennellement.

Piet Mondrian au Musée Marmottan Monet à Paris

Emmanuelle Castellan à La Vigie à Nîmes

Hiroka Yamashita chez Tanya Leighton à Berlin

Dan Flavin chez David Zwirner à Paris

Christodoulos Panayiotou par Donatien Grau au Musée d’Orsay à Paris

Emma Kunz par Christodoulos Panayiotou à la Serpentine Gallery à Londres

Habima Fuchs chez Svit à Prague


Emmanuelle Castellan, the woman who behaves like a man, 80 x 58 cm, huile sur toile, 2019 | Courtoisie de l’artiste, crédit photographique Pierre Schwartz

Rien de linguistique ici. Il s’agit bien d’une dextérité linguale, qui remue tout en bouche. La grosse viande que nous renfermons dans sa cavité buccale, sait tenir ses nerfs. Elle excelle en diverses tensions et pressions. Mais il ne suffit pas d’être virtuose de l’embrassade sportive. C’est l’ensemble de ce qui est rattaché à elle, qui s’active. Musclons l’organe du goût.

Lisa Herfeldt à Between Bridges à Berlin

Rochade par Melissa Canbaz chez Soy Capitán à Berlin

Peter Hujar au Jeu de Paume à Paris

Entrare nell’opera par Alexandre Quoi au MAMC+ Saint-Étienne à Saint-Priest-en-Jarez

Paul Gounon dans l’atelier d’Iván Argote aux Grandes Serres à Pantin

Maria Pinińska-Bereś à The Approach à Londres

Genesis Belanger par la Galerie Perrotin pour la Fiac au Grand Palais à Paris


Genesis Belanger, Helps the Medicine go down, 27.9 x 43.2 x 22.9 cm, porcelaine, 2019 | Courtoisie de l’artiste et de la Galerie Perrotin (Paris),
crédit photographique Pauline Shapiro

Le terme est utilisé en psychiatrie pour désigner toute production imaginaire cohérente fondée sur des hallucinations. En littérature, c’est un genre consistant en la création consciente d’un mythe au sein d’une œuvre, tentaculaire si possible. John Ronald Reuel Tolkien dans son poème éponyme composé en 1931, expose les deux principes nécessaires à la constitution d’une mythologie personnelle, à savoir le statut de démiurge que revêt l’auteur et l’étendue toujours plus complexe et détaillée du monde décrit. L’humeur romantique, gothique, fantastique, surréaliste, exploite avec ampleur cet appétit, éveillant souvent un vocabulaire néo-médiéval. Avec ferveur, rayonnent les faiseurs de légendes.

William Blake à Tate Britain à Londres

Justin Fitzpatrick à la Galerie Sultana à Paris

Marcel Gromaire au Musée Paul Valéry à Sète

Steven Claydon chez Kimmerich à Berlin

Vegetables & Death par Rob Tufnell & Aaron Angell à la Troy Town Art Pottery à Londres

Foncteur d’oubli par Benoît Maire au Frac Ile-de-France | Le Plateau à Paris

Alexandre Noll à la Galerie Jacques Lacoste à Paris


Cécile Noguès, Mauve, 52 x 25 x 20 cm, faïence émaillée, 2016 | Courtoisie de l’artiste

À la fois outil de la plus abjecte servitude et noble bijou médiéval, il est un signe visible de la contrainte, qu’elle soit subie ou ostentatoire. L’objet représente une limitation, une forte étroitesse conduisant à l’humiliation ou au plaisir. Étreinte. Entrave. Il cadre les corps.

Francis Bacon au Centre Pompidou à Paris

Louis Fratino à la Galerie Antoine Levi à Paris

Fernand Léger au Musée national Fernand Léger à Biot

Ralph Bürgin par Claire Hoffmann au Centre Culturel Suisse à Paris

Firenze Lai au MAMC+ Saint-Étienne Métropole à Saint-Priest-en-Jarez

Durch Mauern gehen au Gropius Bau à Berlin

Anna Boghiguian pour le Festival d’Automne aux Beaux-Arts de Paris à Paris


Firenze Lai, High up and Above, 140 x 110 cm, huile sur toile, 2018 | Courtoisie de l’artiste

Cette éco-anxiété témoigne d’une détresse causée par les changements environnementaux, en particulier le réchauffement climatique. Le néologisme aurait été inventé en 2003 par le philosophe australien Glenn Albrecht, pour nommer une désolation psychique liée à la perte de la Nature. Cela correspond à la douleur ressentie lorsque l’on prend conscience qu’un certain endroit se dégrade irrémédiablement à une échelle humaine de temps. Ce constat contribue à un sentiment d’insécurité territoriale portée par la disparition programmée de tel ou tel paysage. Pollution, déforestation et épuisement des ressources alimentent cet état de panique, sorte de retournement vers le futur plutôt que le passé, de la nostalgie avec laquelle le terme partage sa racine étymologique. De la peine, par anticipation. En résulte une mélancolie, non pas vis-à-vis de ce qui n’est plus, mais de ce qui arrivera.

Jochen Lempert à BQ à Berlin

La mesure du monde par Sandra Patron & Clément Nouet au Mrac Occitanie à Sérignan

David Posth-Kohler par Matthieu Lelièvre à l’Atrium de CIC – Lyonnaise de Banque à Lyon

Katinka Bock à Lafayette Anticipations à Paris

The Seventh Continent par Nicolas Bourriaud pour la 16e Biennale d’Istanbul à Istanbul

Émilien Adage à L’Assaut de la menuiserie à Saint-Étienne

Vera Kox à 22,48m² à Paris

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Pakui Hardware, Extrakorporal, 2019 | Courtoisie des artistes, co-production de la biennale avec le MO.CO. Montpellier Contemporain, crédit photographique Sahir Ugur Eren

Il existe une architecture du regard, conçue pour un voyeurisme extrême. On s’y réunit pour inspecter la mort afin de comprendre le vivant. L’histoire de la médecine et celle de la scène s’y rencontrent, en un lieu spécialement aménagé à des fins d’exhibition. Le corps y est ouvert, pour la recherche, pour l’enseignement. Et pour le spectacle, forcément. Leçon scientifique autant que divertissement mondain, c’est ainsi qu’aurait d’ailleurs été inventée la place payante. Cet espace dédié à la dissection humaine, apparu en Europe du Sud au XVIe siècle, se construit selon un plan concentrique, métaphore possible des couches qui constituent le globe oculaire même. Un éloge de l’œil, à une échelle existentielle. L’expérience visuelle est consacrée. C’est le triomphe de la vue en tant que moyen privilégié d’accéder à la connaissance.

Issy Wood par Carlos/Ishikawa à Paris Internationale 2019 à Paris

Claude Mirrors par Agnes Gryczkowska au Schinkel Klause | Schinkel Pavillon à Berlin

Meret Oppenheim chez Alexander Levy à Berlin

Peggy Guggenheim and London chez Ordovas à Londres

Maruja Mallo par Ortuzar Projects à Frieze Masters 2019 à Londres

The Making of Husband par Anna Gritz au KW Institute for Contemporary Art à Berlin

Nur Koçak à SALT Beyoğlu | SALT Galata à Istanbul

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Christina Ramberg, Strung (for Bombois), 1975 © Estate of Christina Ramberg | Collection of Gladys Nilsson & Jim Nutt, crédit photographique Frank Sperling

Le gibier s’y abrite lorsqu’il est traqué. Asile ou échappatoire. Il s’agit d’un emplacement où l’on se met en sûreté pour fuir un ennui ou autrui. Ainsi on dessine son havre. On dresse son repaire. On construit sa tanière en y déployant toute une infrastructure assurant sa sécurité, éloignant le danger, annulant la menace. Voilà un espace où l’on prend soin. Nous nous y dérobons.

Laure Prouvost chez Carlier | Gebauer à Berlin

Io Burgard à la Galerie Maïa Muller à Paris

Le monde nouveau de Charlotte Perriand à la Fondation Louis Vuitton à Paris

Christine Roland à la Galerie Tanya Leighton à Berlin

Ride the Wild chez Lévy Gorvy à Londres

Eva Rothschild à Blue Projects | Blue Mountain School à Londres

Eileen Gray par Gilles Peyroulet & Cie à Frieze Masters 2019 à Londres

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Eileen Gray, Siège-escabeau-porte serviettes de La villa Tempe a Pailla (Castellar), 70 x 38 x 50 cm, bois peint bicolore blanc et vert foncé, 1930-33 | Courtoisie de Gilles Peyroulet & Cie (Paris)

Qu’il désigne un dieu solaire, une somme d’anges, un morceau d’ambre voire un papillon nocturne, le mot avait dans l’Antiquité déjà, des propriétés magiques par sa graphie-même. La succession de ses caractères grecs sonne en effet bien, et pourrait provenir d’un cryptogramme d’origine hébraïque. La transcription de sa formule sacrée est souvent immortalisée en une pierre taillée, une forme d’amulette.

James Lee Byars chez Kewenig à Berlin

MCMXXXIV chez Massimo de Carlo / Lombardia à Milan

Martin Belou à Bastide Projects à Marseille

Armando Andrade Tudela par Daniel Steegmann Mangrané au CA2M à Móstoles

Jagna Ciuchta par Lionel Balouin à l’Émba / Galerie Manet à Gennevilliers

Le « Talisman » de Sérusier, une prophétie de la couleur au Musée d’Orsay à Paris

Charles Filiger par André Cariou à la Galerie Malingue à Paris

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Jagna Ciuchta, Darlingtonia, la plante cobra, la galerie EM à gennevilliers, peintures murales, pvc, aluminium, chaînes, peaux de bête synthétique, [avec sexe chaussé de Benjamin Swaim, 2011, From Boo Berry de Laura Porter, 2019, Hautes Tatras de Viktorie Langer, 2016, Profondo de Céline Vaché-Olivieri, 2018], 2019 | Courtoisie de l’artiste

Europe est une princesse phénicienne, une naïade, une amante des dieux, une province romaine, un continent, un satellite naturel de Jupiter, une union intergouvernementale, une station du métro parisien, un groupe de glam metal suédois, une revue littéraire fondée en 1923, l’hymne national du Kosovo, une goélette construite en 1926, entre autres.

Paloma Proudfoot chez Soy Capitán à Berlin

Jeunes Artistes en Europe. Les Métamorphoses par Thomas Delamarre à la Fondation Cartier à Paris

Igor Hosnedl à Eigen + Art Lab à Berlin

And Berlin Will Always Need You par Natasha Ginwala & Julienne Lorz à Gropius Bau à Berlin

Teresa Lanceta à l’Espacio Minimo à Madrid

Winning by losing par Catalina Lozano à CentroCentro à Madrid

Charlotte Develter à la Galerie Jérôme Pauchant à Paris

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Paloma Proudfoot, A History Of Scissors, 2019 – Courtoisie de l’artiste et Soy Capitán (Berlin)

Formant une masse indéterminée, les personnes ainsi désignées le sont généralement par une forme acceptable d’arrogance. Elles sont les autres. Elles sont l’humanité en général. Elles sont le poncif, le stéréotype, le cliché. Il s’agit de leur conférer une image. La figuration s’impose. Elle oscille entre le spécifique et le commun, entre la surprise et l’indifférence. Son expression est frontale, forcément sans réserve. Qu’on le veuille ou non, elle est un reflet.

Lina Scheynius à la Galerie Tanja Wagner à Berlin

Anne Ryan à la Ribot Gallery à Milan

On danse ? au Mucem à Marseille

Andy Warhol à la Galerie Buchholz à Berlin

Thomas Schütte par Camille Morineau à la Monnaie de Paris à Paris

Niko Pirosmani par Bice Curiger à la Fondation Vincent van Gogh Arles à Arles

Alec Soth à la Loock Galerie à Berlin

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Lina Scheynius, untitled (diary), 26.75 x 40 cm, fibre-based silver gelatin print, 2014 – Courtoisie de l’artiste et de la Galerie Tanja Wagner (Berlin)

Voilà une pratique bannie par la plupart des monothéismes. Pour les chrétiens, il s’agit tout simplement d’un péché par superstition allant à l’encontre du premier commandement. Certaines ferveurs poussent pourtant la démonstration iconographique à un degré vertigineux. Péjoratif voire synonyme d’égarement, le culte d’une représentation demeure souvent confondu avec le paganisme. Communément, il s’agit d’un rituel de vénération envers un symbole. Pour pouvoir adorer les images, encore faut il les fabriquer.

Erika Verzutti par Christine Macel au Centre Pompidou à Paris

Santibelli : formes populaires et sacrées par Southway studio au Musée Estrine à Saint-Rémy-de-Provence

Paul Pfeiffer chez carlier | gebauer à Berlin

Sharon Van Overmeiren par Damien & The Love Guru à Miart 2019 à Milan

Respawn à la Galerie Antoine Levi à Paris

Ivan Seal chez Monica de Cardenas à Milan

Hans Josephsohn par Alberto Salvadori à l’ICA Milano à Milan

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Sharon Van Overmeiren, Constant Shallowness Leads To Evil, 150 x 100 x 30 cm, céramique, 2019 – Courtoisie de l’artiste et de la galerie, crédit photographique Spazio Orti 14 di Andrea Pisapia

C’est un domaine entier qui s’offre au regard. Le terrain a été progressivement domestiqué. Son propriétaire le marque ostensiblement. L’aire a peut-être été longtemps laissée en jachère, avant qu’un audacieux ne décide de s’y implanter. Il s’agit de l’histoire des étendues picturales. Dans ces plaines, on préfère ne rien y figurer d’emblée, comme pour préserver une forme de latence. La clôture n’est que périphérique. Elle enferme une ouverture. Enthousiasmons-nous des avenirs du rectangle.

Jean-Baptiste Bernadet à la Galerie Almine Rech à Bruxelles

Wallace Withney à la Galerie Bernard Ceysson à Saint-Étienne

Keltie Ferris à la Galerie Klemm’s à Berlin

Andreas Eriksson à la Stephen Friedmann Gallery à Londres

Très traits par Bice Curiger à la Fondation Vincent van Gogh Arles à Arles

David de Tscharner à la Galerie JeanRoch Dard à Bruxelles

Robert Holyhead à la Galerie Max Hetzler à Paris


Jean-Baptiste Bernadet, série Untitled, 80x80cm, céramique, 2016 – Courtoisie de l’artiste et de la Galerie Almine Rech

Le numéro complet est disponible sur abonnement.

Certains cultivent un appétit encyclopédique à vouloir ranger le monde. L’art de faire des cases. Et d’y ordonner les choses. C’est une énergie des Lumières qui rayonne ici. L’impératif du savoir conduit alors le surgissement des formes, ne serait-ce que pour mieux s’y ranger. Avec fermeté.

Oriol Vilanova au M – Museum Leuven à Leuven

Tal R à Cfa – Contemporary fine arts à Berlin

Hannah Whitaker à la Galerie Christophe Gaillard à Paris

Claude Rutault & Allan McCollum chez mfc – michèle didier à Paris

Till it’s gone par Çelenk Bafra & Paolo Colombo à Istanbul modern à Istanbul

Jocelyn Wolff & Jean-David Cahn at Independent 2016 à Bruxelles

Arnaud Vasseux à La galerie particulière à Bruxelles

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Oriol Vilanova, Anything, everything, cartes postales, 2015-16 – Courtoisie de l’artiste, crédit photographique Dirk Pauwels

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Flamboyance. Figuration. L’actualité artistique européenne invite à se plonger dans l’épaisseur des enseignements théosophiques. Ils nous apprennent que tout humain disposerait de sept enveloppes hiérarchisant notre être à l’échelle de l’univers, du matériel au subtil. Selon les lois du septénaire, il existe un degré proche de notre consistance physique, qui contribuerait entre autres à asseoir les colorations de l’aura. Il donnerait à toute substance sa forme.

Hilma af Klint à la Serpentine gallery à Londres

Vidya Gastaldon à la Galerie Art:concept à Paris

Il simbolismo au Palazzo reale à Milan

Kiki Kogelnik à la König galerie à Berlin

Surreal à la König galerie à Berlin

Sanya Kantarovsky à la Galerie Tanya Leighton à Berlin

Ryan Mosley chez Alison Jacques à Londres

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Louisa Gagliardi, Le complot, 165x115cm, vernis à ongle, encre , vinyle, 2016 – Courtoisie de l’artiste

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Elles sonnent le glas. Et déterminent pourtant dans l’histoire du paraître, une foule d’artifices servant à asseoir la prestance. Forcément plurielles, elles affirment la solennité. Qu’elles soient nuptiales ou funèbres, elles s’imposent en cortège. Le faste y est déployé. Majestueusement. Il faut que cela se sache. Il faut que cela se voit. Pour signer la plus incroyable des circonstances.

Fürstenglanz – Die macht der pracht au Belvedere – Winter palace à Vienna

Cindy Sherman à me Collectors room à Berlin

Avedon Warhol à la Gagosian gallery – Britannia st à Londres

Julian Göthe à la Galerie Buchholz à Berlin

Hans op de Beeck à la Galerie Krinzinger à Vienna

Rudolf Stingel à la Galerie Massimo de Carlo – Palazzo Belgioioso à Milan

Thomas Houseago par Le consortium à l’Académie Conti à Vosne-Romanée

thomasThomas Houseago, Figure head I, bronze, 2013 – Courtoisie de l’artiste, crédit photographique André Morin

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Pas adulte. Pas encore. On lui retire donc toute responsabilité conséquente, dans l’attente d’une probable majorité. Toujours diminué. Réduit en permanence. Il qualifierait un élément de faible importance. Même la musique le voudrait un demi-ton en-dessous. Il reste une petite chose, nécessairement soumise à l’autorité des autres. Son infériorité l’éloigne des règles, pour finalement lui conférer une indépendance inouïe. Il pointe des pratiques humiliées par les catégories. Leur dissonance hiérarchique en fait aujourd’hui, le centre de toute notre considération.

Always, always, others au Mumok – Museum moderner kunst stiftung ludwig wien à Vienne

Steve Reinke chez Isabella Bortolozzi à Berlin

Giorgio Griffa à la Fondation Vincent van Gogh Arles à Arles

L’almanach 16 au Consortium à Dijon

Cécile Noguès à la Galerie Alain Gutharc à Paris

Maurizio Cattelan & Pierpaolo Ferrari à la Galerie Emmanuel Perrotin à Paris

Betty Woodman à l’Ica – Institute for contemporary arts à Londres

cécileCécile Noguès, Saiton seugon – détail, 2016 – Courtoisie de l’artiste et de la galerie

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Léger. Sommaire. Illusoire. Frivole. Apparent. Trompeur. Simpliste. Autant de synonymes d’un caractère d’emblée réprimé. L’écran est plat, définitivement. Il ne s’agit plus de s’en complaindre. Après ce constat, il convient d’apprécier les potentielles épaisseurs de cette dimension, sa plane complexité, sa technologie charnue. L’actualité en la matière semble encore trop désincarnée. Elle travaille cependant à nous sortir de la supposée fadeur du hashtag. Caresse, elle se désintéresse de la profondeur pour privilégier l’épiderme. Et alors.

Secret surface au Kw – Kunst-werke à Berlin

Tarik Kiswanson à la Galerie CarlierGebauer à Berlin

Feeling in the eyes Stella Sideli chez Tenderpixel à Londres

Arnaud Dezoteux  à l’Emba Galerie Manet à Gennevilliers

Nervöse systeme au Hkw – Haus der kulturen der welt à Berlin

Laura Lamiel chez Silberkuppe à Berlin

The promise of total automation par Anette Faucheret à la Kunsthalle Wien à Vienne

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Daria Martin, Soft materials, film seize millimètres, 2004 – Courtoisie de l’artiste

Le numéro complet est disponible sur abonnement.

Le mot semble sortir d’un stade primitif de la langue. Et pour cause, il surgit directement du latin sans avoir été raffiné par les académiciens au fil des siècles. En comptabilité, il représente un élément d’une série, une unité d’un ensemble, un extrait prédisposé à finir en ready-made. Il est un article façonné par le marketing, pour le merchandising. Ça. La chose, le machin, le truc. Pareil et semblable aux autres de son genre. Idem.

Anthea Hamilton & Nicholas Byrne au Schinkel pavillon à Berlin

Ambiance d’aujourd’hui par Eva Taulois & It’s our playground à Mains d’œuvres à Saint-Ouen

Guillaume Constantin aux Ateliers Vortex à Dijon

Guillaume Bijl chez Nagel Draxler à Berlin

History of nothing par Hanna Gruy chez White cube à Londres

De toi à la surface par François Aubart au Plateau / Frac Ile-de-France à Paris

Becky Beasley chez Laura Bartlett à Londres

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Ambiance d’aujourd’hui à Mains d’œuvres – Crédit photographique Aurélien Mole

Le numéro complet est disponible sur abonnement.

Ce numéro se penchera sur une photographie qui privilégie à la constatation d’un sujet, la création d’un vocabulaire plastique puissant. S’éloignant d’une prétendue objectivité, il s’agira ici d’aiguiser la singularité des outils, quitte à brouiller la reconnaissance du motif. Cette énergie électrique traverse l’actualité photographique européenne et contrarie une définition caricaturale de la subjectivité, qui n’est plus une fantaisie exubérante mais bien un caractère original et précis.

Raphael Hefti au Camden Arts Centre à Londres

Recto/Verso chez The Approach à Londres

Matt Lipps à la Josh Liley Gallery à Londres

Nikolai von Rosen à la Galerie Sassa Trülzsch à Berlin

Markéta Othová à la Galerie Nicolas Krupp à Basel

Jesus Alberto Benitez à la Galerie Frank Elbaz à Paris

Eric Rondepierre à l’Arsenal à Metz

Avec beaucoup de bonne volonté, j’ai voulu consacrer une ultime chronique à la capitale allemande afin de clore l’habituel triptyque qui résulte de la découverte d’importantes métropoles,
à l’image de Copenhague, Delhi, Londres et New York. Mais trop de galeries empêchent cela par snobisme ou incompétence, et nous sacrifierons donc l’initiative au profit de l’actualité londonienne
qui viendra secourir l’idiote carence. Une dizaine de jours séparèrent les deux voyages, dont quelques extraits se verront donc compressés ici en un même ensemble germano-britannique.

Matti Braun à la Galeie BQ à Berlin

Aaron Angell par Meret Kaufmann à la Galerie Croy Nielsen à Berlin

Gesamtkunstwerk – New Art from Germany à la Saatchi Gallery à Londres

Jānis Avotiņš à la Ibid Project Gallery à Londres

Lydia Gifford à la Draf – David Roberts Art Foundation à Londres

Sista Pratesi à la Gimpel Fils Gallery à Londres

Donald Judd à la Sprüth Magers Gallery à Londres

Ma seconde chronique berlinoise a tardé à se concrétiser. Irrité par le manque de réactivité des structures de la ville, je déplore le déficit d’énergie qu’elles mettent dans la diffusion de leurs projets. Leurs sites internet sont pauvres ou ne fonctionnent plus, jusqu’à devoir en contacter une par téléphone qui prétend ne pas réussir à envoyer d’images par courriel. Quelques exceptions m’ont néanmoins apporté leur complicité et rendent finalement la composition de ce numéro possible. Définitivement, Berlin n’est pas cette Allemagne qui m’est familière. Et au fil des visites, par le sujet des oeuvres, il était frappant de relever combien la dimension domestique était présente, de l’attention portée à son quartier à la documentation d’intérieurs. D’urgence, habiter.

Helen Mirra au KW Institute for Contemporary Art à Berlin

Tomas Saraceno à la Hamburger Bahnhof à Berlin

Architektonika à la Hamburger Bahnhof à Berlin

Claude Parent à la Galerie Esther Schipper à Berlin

Isa Genzken au Schinkel Pavillon à Berlin

Susa Templin à la Galerie Rasche Ripken à Berlin

Private à la Galerie Thomas Fischer à Berlin

Tout un pan de la création, actuelle comme historique, est intriguée, voire motivée, par une énergie obscure. Lunaires et magnétiques, ces forces sont canalisées par différents dispositifs qui tendent à leur donner une forme, basculant alors de façon manifeste l’invisible dans le visible. Pour exciter les foules, l’occulte doit par définition, ne pas rester aussi dissimulé qu’on le croit. Il s’agit bien là d’un jeu stratégique pour négocier les apparitions. N’en montrer pas assez confortent les sceptiques. En montrer trop révèlent les subterfuges. Seul un équilibre juste entre silence et surgissement, garantit le plus spectaculaire des ésotérismes.

Paul Laffoley à la Hamburger Bahnhof à Berlin

Thomas Fontaine à la Galerie Florence Leoni à Paris

Joachim Koester à l’Institut d’art contemporain à Villeurbanne

Phénomènes par In Extenso chez Néon à Lyon

L’Europe des esprits au Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg

Damien Deroubaix à la Galerie In Situ – Fabienne Leclerc à Paris

Sociétés secrètes par Cristina Ricupero & Alexis Vaillant  au Capc à Bordeaux

Me voilà de retour d’un tout premier séjour dans la capitale allemande, visée depuis un moment par la scène artistique internationale comme le contexte ultime de la création actuelle. Il faut donc tenter de se libérer de toutes ces louanges entendues depuis des années, pour réussir à vivre la ville de façon singulière, avec le plus de disponibilité possible. La tâche est difficile, car tous mes aprioris créés par méfiance ou résistance, se sont vus progressivement confirmés : précarité entretenue, jeunisme, chantiers permanents, douleurs historiques encore tangibles et modernisme omniprésent. Mais ce râle ne doit pas taire le réel enthousiasme procuré par la découverte de la vaste métropole, froide et déserte. En une semaine, cent cinquante-deux expositions ont guidé mon itinéraire au sein de différents quartiers. Ce premier numéro berlinois partagera le meilleur de mon non-étonnement.

The poster show à la Galerie Carlier Gebauer à Berlin

Tina Schulz à la Galerie Kow à Berlin

Sammlung Boros à Berlin

Dominik Lang à la Galerie Krobath à Berlin

Sean Edwards à la Galerie Tanya Leighton à Berlin

I’ll explain you everythiinnngggg à la Galerie Chert à Berlin

Tobias Madison chez Haubrokshows à Berlin