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Saint-Ouen

Ajouter un petit coussin. S’assurer de l’aisance de son invité. Lui offrir un rafraîchissement. Dresser le couvert. Augmenter le chauffage. Ne pas faire trop de bruit. Le savoir-recevoir peut passer par une foule d’attentions. Accueillir l’autre, c’est avant tout permettre son existence chez soi. La convivialité semble alors relever d’un équilibre humaniste entre générosité et propriété.

Jagna Ciuchta pour Une maison de pierre… à La Galerie à Noisy-le-Sec

The house of dust by Alison Knowles au Cneai à Pantin

Dans la place par Stéphane Corréard au Pavillon Carré de Baudouin à Paris

Quart d’heure américain par heiwata à Mains d’Œuvres à Saint-Ouen

Christopher Kulendran Thomas par Annika Kuhlmann à la New Galerie à Paris

Camille Henrot par Daria de Beauvais au Palais de Tokyo à Paris

Haroon Mirza à la Zabludowicz Collection à Londres

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Jagna Ciuchta, All Available Light, 177 x 120 cm, jet d’encre sur papier, 2017 avec Céline Vaché-Olivieri, Smuggling Smuggling, 2017 – Courtoisie des artistes

Le numéro complet est disponible sur abonnement.

Voilà une qualité. Dans la retenue, avec une quantité réduite de matériel, selon un degré discret de chair, le plaisir se diffuse. Son expression ici s’abstient de l’évidence du corps, dont l’image de préférence, s’absente. Achrome, au mieux bleuté, le concret laisse ici place à la charge émotionnelle, allant jusqu’à encombrer le vide. Cette caractéristique qualifie peut-être, une certaine constante de la scène française au cours des récentes décennies. Dans de rares circonstances, à peine c’est beaucoup.

Rien ne nous appartient : Offrir par Flora Katz à La fondation d’entreprise Ricard à Paris

Elsa Werth à la Galerie Martine Aboucaya à Paris

Plus c’est facile, plus c’est beau par Eric Watier au Frac Languedoc-Roussillon à Montpellier

Old dream par Ann Stouvenel à Mains d’œuvres à Saint-Ouen

Information fiction publicité à la Galerie Emmanuel Perrotin à Paris

Strange days par Xavier Franceschi au Plateau – Frac île-de-france à Paris

Anne le Troter par Claire Moulène au Palais de Tokyo à Paris

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Mark Geffriaud, Monsieur chose, 22x31x8cm, verre, bois fossilisé, verre acrylique, 2015 – Collection Dorith & Serge Galuz, crédit photographique Aurélien Mole

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Le mot semble sortir d’un stade primitif de la langue. Et pour cause, il surgit directement du latin sans avoir été raffiné par les académiciens au fil des siècles. En comptabilité, il représente un élément d’une série, une unité d’un ensemble, un extrait prédisposé à finir en ready-made. Il est un article façonné par le marketing, pour le merchandising. Ça. La chose, le machin, le truc. Pareil et semblable aux autres de son genre. Idem.

Anthea Hamilton & Nicholas Byrne au Schinkel pavillon à Berlin

Ambiance d’aujourd’hui par Eva Taulois & It’s our playground à Mains d’œuvres à Saint-Ouen

Guillaume Constantin aux Ateliers Vortex à Dijon

Guillaume Bijl chez Nagel Draxler à Berlin

History of nothing par Hanna Gruy chez White cube à Londres

De toi à la surface par François Aubart au Plateau / Frac Ile-de-France à Paris

Becky Beasley chez Laura Bartlett à Londres

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Ambiance d’aujourd’hui à Mains d’œuvres – Crédit photographique Aurélien Mole

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Pas de voyage en nécropole ici. Ou presque. Ce qui gît, invite à une iconographie plus globale du repos. L’abandon du corps non debout, est une offrande étalée. Nécessairement mortifère, autant que puisse l’être tout sommeil. Plus qu’une position couchée, c’est la mise en suspens de l’activité qui inquiète, son immortalisation à jamais. Alors reste pour toujours, une figure muette.

La chose par Anne Bonnin à La synagogue de Delme à Delme

Bruce Nauman à la Galerie Gagosian à Paris

Straddle the line between form and function à la Galerie Jérôme Pauchant à Paris

Alex Frost à Flat time house à Londres

Aline Bouvy à Exo exo à Paris

Mon horizontalité par Julie Boukobza à la Galerie Untilthen à Saint-Ouen

Armando Andrade Tudela à Art3 à Valence

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Marina Pinsky, Untitled – Cement biscuits newspaper, 60×74.5cm, tirage jet d’encre – Courtoisie de l’artiste

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Il est fort. Il est beau. Sa légende l’éloigne des mortels. C’est la caricature de ses présupposés qui nous guide aujourd’hui. Sa vaillance, ses exploits, ses valeurs, nous n’en saurons rien. Il apparaît. En général il disparaît, alors on scrute le paysage qui le pleure.

Oliver Laric par Victor Wang à l’Austrian cultural forum à Londres

Defining beauty au British museum à Londres

Franz Erhard Walther à la Galerie Jocelyn Wolff à Paris

Fighting history à la Tate britain à Londres

Tara, un voyage en Méditerranée à la Galerie du jour – agnès b. à Paris

Gregory Buchert à Mains d’œuvres à Saint-Ouen

So far, so close dans le cadre du festival diep~haven 2015 au Fort de Newhaven

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Grégory Buchert, Gourdoulou, 26′, vidéo-performance, 2009 – Courtoisie de l’artiste et de la Galerie Jérôme Poggi

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Elle y évoque les châteaux européens, l’histoire de l’art d’exposer et la distinction entre art et design. La canadienne Ashlee Conery nous a offert un texte épais et éclairé, mettant en perspective les engagements qu’avec Mathieu Buard, je développe en tant que commissaires. Et les derniers mots de son essai nous concernent tout spécifiquement. Cette conclusion pointe un fait trivial et distingué. Afin d’alimenter cet axe justement déterminé, prenons du recul pour mieux ausculter l’actualité des exposition, respectant la sphère domestique que la formule suggère. Il s’agira de prospecter quant à la nature de ces fruits, les qualités de cette table et la manière dont les uns sont mis sur l’autre.

Laura Lamiel à La galerie – Centre d’art contemporain à Noisy-le-sec

Konstantin Grcic à la Galerie kreo à Paris

Superstructures par Julien Pelloux au 6b à Saint-Denis

Martin McNulty à la Galerie Scrawitch à Paris

Cinq, posément au Château de Saint-ouen à Saint-ouen

Grand opening ! par The ister chez Tonus à Paris

David Douard par Rebecca Lamarche-Vadel au Palais de Tokyo à Paris

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Nadia Agnolet, Série Pierres précieuses, techniques mixtes, équerres, métal laqué, 2013 – Courtoisie de l’artiste

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Et comment pourrait-elle ne pas l’être ? Il s’agit bien toujours d’un ensemble original qui témoigne autant du goût que du porte-monnaie d’une personnalité, entre être et avoir. Plus singulière que juste privée, la voilà frontalement opposée au fonds public. Alors que le second relève de la mission citoyenne, notre sujet affirme un choix, développe un engagement inscrit selon le cas entre l’humanisme existentiel et la propriété stratégique. Faisant ici volontairement l’impasse sur les déballages de François Pinault à La conciergerie cet hiver ou Bernard Magrez à Dinard l’été passé, ce numéro revient sur le patrimoine de sept hommes d’horizons variés. Le metteur en scène Robert Wilson, le joueur David Walsh, les artistes Sol LeWitt, Jim Shaw et Mathieu Mercier, le publicitaire Joseph Kouli ainsi qu’un américain dont nous ne saurons rien d’autre, ont tous choisis de conditionner leurs activités respectives par l’acquisition. Constatons que l’exposition de tels corpus reste problématique, tiraillée entre la reconstitution obscène ou le catalogage désaffecté, pour toujours peiner à partager le cœur-même de ces merveilleuses initiatives. Exhibition. Protectionnisme.

Living rooms dans la Salle de la chapelle au Musée du Louvre à Paris

Théâtre du monde par Jean-Hubert Martin à La maison rouge à Paris

Un artiste et ses artistes au Centre Pompidou à Metz

The hidden world au Chalet society à Paris

An american in Paris à la Galerie Gagosian au Bourget

Monochromes & readymades à Micro-onde à Vélizy-villacoublay

(29/10/06-15/02/13) à Mains-d’oeuvres à Saint-ouen puis à la Galerie Florence Loewy à Paris

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Clément Rodzielski, Témoin, 2013 – Collection Joseph Kouli

Le numéro complet est disponible sur abonnement.

Discrétion et besogne caractérisent des œuvres dont la présence semble miraculeuse. Leur éclosion advient par une pulsion frôlant une indécision à apparaître. De cette réserve, naît une puissance austère qui les protègent du vacillement, de basculer malgré tout dans l’insignifiance. Ce presque rien, ce quasiment, ce peu de choses les retient du côté du visible, précisément. Ni infâme, ni infirme, cet étrange adjectif qualifie le degré le plus négligeable en toute hiérarchie. Littéralement, le mot est construit à partir d’inférieur dont il est le superlatif. C’est cette outrance du moindre qui nous le rend aujourd’hui remarquable. Car depuis le bas de l’échelle du spectaculaire, le dérisoire se hisse au haut de celle de la délicatesse.

Arnaud Vasseux à la Galerie White Project à Paris

Christelle Familiari à La couleuvre à Saint-Ouen

Doppelgänger #1 – Les séparés par Vincent Romagny au Ceaac à Strasbourg

Jean-Baptiste Caron par Rosario Caltabiano & Nathalie Desmet chez 22.48m² à Paris

Tightrope à la Galerie Laurent Mueller à Paris

Magiciens à la Galerie Emmanuel Hervé à Paris

Jérémie Delhome à la Galerie Marie Cini à Paris

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> Arnaud Vasseux,  Sans titre, 24x32cm, encre de Chine, papier, 2009 –
Courtoisie de l’artiste et la Galerie White Project

 

A l’opposé du numéro précédent qui se focalisait sur la consécration individuelle, il s’agira de se pencher ici sur le format de la présentation collective. Celle-ci demande généralement une argumentation plus importante puisque sa nature n’est plus d’affirmer l’évidence d’une seule production mais bien la résonance de plusieurs, précisément mises en regard. C’est souvent sur ce terrain que rayonne le commissaire d’exposition, endossant entre autres cette responsabilité. Différents motifs peuvent amener un auteur à composer un accrochage de groupe, à orchestrer une cohabitation en un même espace. Le degré de subtilité des associations est variable, et j’ai pris plaisir à réunir ici sept exercices, fédérés chacun par un critère catégorique : une école, un prix, une année, un médium, une collection, un signe du zodiaque et un voisinage. Et voilà la chronique la plus hétérogène qui soit.

Les enfants du sabbat #13 au Creux de l’enfer à Thiers

1917 par Claire Garnier & Laurent Le Bon au Centre Pompidou-Metz à Metz

Out of focus – Photography à la Saatchi Gallery à Londres

Anima, Informazione, Malinconia, Linguaggio à la Gam à Turin

Le Prix Marcel Duchamp 2012 par l’Adiaf au Château de Tours à Tours

  à la Galerie du multiples à Paris

Une chaînette (…) par Jean-Luc Blanc & Michel Blazy à Mains-d’œuvres à Saint-Ouen

Bertrand Lamarche, Réplique (Baphomètre), 2008 – Courtoisie Galerie Jérôme Poggi Paris

Une série d’exhibitions m’a récemment réconcilié avec le médium vidéographique, format qu’il m’a toujours été laborieux d’approcher, fuyant les projections approximatives qui se suffisent trop souvent de l’écrasement d’un faisceau sur un écran ou d’un téléviseur dont la présence physique est davantage subie que manifeste. Heureusement, quelques artsites se soucient sérieusement du contexte de diffusion de leurs oeuvres dans lesquels la vidéo représente plus un outil qu’un résultat. Finalement, ils formulent des environnements entiers, englobant notre sensibilité pour mieux la conditionner à une réceptivité optimale.

Céleste Boursier-Mougenot à La Maison Rouge à Paris

Le Gentil Garçon à Faux-Mouvement à Metz

Michael Snow à la Galerie Martine Aboucaya à Paris

Esther Shalev-Gerz au Jeu de Paume à Paris

Das Plateau à Mains d’Oeuvres à Saint-Ouen

Isabelle Cornaro à la Galerie Balice Hertling à Paris

Ariane Michel à la Fondation d’Entreprise Ricard à Paris

Genre littéraire merveilleux propre à enchanter le lecteur, le conte injecte du fantastique dans une intrigue initialement naïve. Il m’intéresse cette semaine de nous faire éprouver une sélection d’expositions de sensibilité plutôt féminine répondant aux critères de cette forme narrative qui rapporte des aventures imaginaires, témoignant d’univers précieux dont les détails ont été méticuleusement façonnés pour optimiser notre immersion fantaisiste. Il s’agira toujours de narrer des contrées fabuleuses peuplées de personnages extravagants, de raconter des histoires proposant plusieurs degrés de lecture, de la bienveillance à la cruauté.

Marie Hendriks à Mains d’Oeuvres à Saint-Ouen

Ray Caesar à la Galerie Magda Danysz à Paris

Ursula Kraft à la Maison des Arts à Malakoff

Benedetta Mori Ubaldini à la Fat Galerie à Paris

Mika Rottenberg à la Maison Rouge à Paris

Songe d’une nuit d’hiver à la Galerie Jousse Entreprise à Paris

Ludivine Caillard à la Galerie des Galeries à Paris

Le terme désigne étymologiquement toute action scénique. Bien qu’il faille l’en distinguer par son caractère familier, le drame relève de la tragédie, qui se dénoue, selon sa définition, par la mort de protagonistes. Dans notre contexte relativement anxiogène, il me paraît riche de se pencher sur la faculté à exprimer des tensions existentielles sans se déverser dans une vulgaire confidence, qui serait obscène sans l’intelligence de la forme par laquelle passe le malaise évacué. Il s’agit de voir comment l’on peut évoquer élégamment la violence et en quoi cette voie n’est pas superficielle mais s’avère des plus efficaces pour affirmer une situation où l’horreur surgit du quotidien le plus proche. Du fait-divers au cataclysme, de soi à l’humanité, nous parcourrons ici une certaine esthétique de la catastrophe échelonnée en divers degrés.

Collisions à la Maison du Danemark à Paris

Stéphane Calais au Crédac à Ivry-sur-Seine

Emil Nolde aux Galeries Nationales du Grand Palais à Paris

Kendell Geers au Mac – Musée d’Art Contemporain de Lyon

Dimitri Tsykalov à la Mep – Maison Européenne de la Photographie à Paris

Das Plateau à Mains d’Oeuvres à Saint-Ouen

Fabrice Hyber dans le Parc de la Villette à Paris