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Archives Mensuelles: juin 2012

Difficile de me concentrer cette fois sur la foire d’art contemporain la plus importante au monde. Voici donc une sélection d’autres merveilles approchées à l’occasion de mon déplacement en Suisse qui me permit entre autres de découvrir enfin Zürich et sa riche actualité. Et malgré le succès commercial marquant cette quarante-troisième édition et les sections ArtUnlimited et ArtStatements toujours enthousiasmantes, j’avoue avoir passé bien plus de temps ailleurs, que dans les halls du complexe forain. Car ce format représente de mon activité, tout son contraire : de l’art sans le romantisme de la curiosité. Conscient du marché, des qualités de cette manifestation et de la dimension pratique des présélections calibrées dans ces couloirs, j’ai cependant préféré fuir en retrouvant les contextes sensibles d’expositions exotiques, l’isolement des centres d’art et les bavardages croustillants. Ou les joies d’une exploration radicale.

Liste au Workshop Community Warteck pp à Basel

Alicja Kwade à la Galerie Grieder Contemporaray à Zürich

Olivier Mosset à la Kunsthalle / Museum Bärengasse à Zürich

Painting now à la Galerie Eva Presenhuber à Zürich

Deftig Barock par Bice Curiger au Kunsthaus à Zürich

Kris Martin à l’Aargauer Kunsthaus à Aarau

The Life and Death of Marina Abramović par Robert Wilson au Theater Basel à Basel

> Cindy Sherman, Untitled (# 465), 163.8×147.3cm, photographie, 2008 – Sammlung Goetz, Metro Pictures et Sprüth Magers Berlin London

Certains artistes prennent un plaisir immodéré à tout produire eux-même, à frôler le rôle du démiurge absolu sans qui rien n’existerait. Cette chronique se penchera sur les autres, ceux qui au contraire affirme une forme de recyclage en s’appropriant avant tout des images dont ils ne sont pas l’auteur. Ceux-là portent alors la responsabilité d’une visibilité renouvelée, ce qui revient également à signer une création. Les expositions réunies aujourd’hui ne témoignent pas d’une pratique systématique, mais plutôt d’emprunts ponctuels. Il s’agira de prêter ici attention aux modalités qui donnent à voir ces collections.

Hans-Peter Feldmann à la Serpentine Gallery à Londres

Zoe Leonard au Camden Arts Centre à Londres et à la Galerie Raffaella Cortese à Milan

Lothar Hempel à la Galerie art:concept à Paris

Emilie Pitoiset aux Eglises à Chelless

« During the Second World War,… » chez Peep-Hole à Milan

Matthew Darbyshire à la Galerie Jousse Entreprise à Paris

Babak Ghazi chez Raven Row à Londres

> Babak Ghazi, Trade Cards (detail from Lifework), 2008-

J’aime la pluralité de ces transitions vers l’obscurité. « Zone d’ombre partielle résultant de l’interception partielle, temporaire ou définitive, des rayons d’une source lumineuse par un corps opaque. » C’est ainsi que le Cnrtl – Centre national de recherches textuelles et lexicales – définit ce contexte de visibilité bousculée, dans lequel moins voir permet de voir autre.

Gregory Derenne à la Galerie Bertrand Grimont à Paris

Les arcs-en-ciel du noir par Annie Le Brun à la Maison de Victor Hugo à Paris

Viriya Chotpanyavisut à la Galerie de Multiples à Paris

Tout s’éteindra par Gwilherm Perthuis à la Galerie Françoise Besson à Lyon

Laurent Grasso au Jeu de Paume à Paris

Anri Sala au Centre Pompidou à Paris

Bertrand Lamarche au CCC – Centre de création contemporain à Tours

> Grégory Derenne, Sans titre, 60x60cm, huile, toile noire, sans date – Courtoisie Bertrand Grimont

Il n’y en a qu’un, et il me concerne bien davantage que Cannes. Le Festival international de Mode et de Photographie se tient à la villa Noailles à Hyères depuis sa création en 1985. Sa vingt-septième édition se clôturait hier, et j’eus le bonheur en tant qu’exposant, de fouler cette manifestation en son cœur. Depuis quelques années, l’évènement ajoute à son programme la promotion d’une revue émergente et je répondis à cette invitation en élaborant le projet Chronique – Carte blanche à Curiosité composé de douze images installées sur le parvis de la demeure moderniste et complétées par un fascicule distribué à tout visiteur. C’est donc une étrange mise en abîme qui s’opère ici, avec un numéro entièrement consacré au contexte du rayonnement de mon propre support. Et si les festivals de qualité sont toujours un prétexte à la convivialité et la reconnaissance, celui-ci se distingue par une hospitalité véritable qui continue de m’émouvoir.

Yohji Yamamoto à la piscine et au gymnase de la villa Noailles à Hyères

Sélection Mode au salin des Pesquiers à La Capte et à la villa Noailles à Hyères

Sélection Photo à la villa Noailles à Hyères

Jason Evans à la galerie nouvelle de la villa Noailles à Hyères

Lynsey Peisinger dans les jardins et le sautoir de la villa Noailles à Hyères

Fabrics Interseason à la villa initiale de la villa Noailles à Hyères

Anouk Kruithof à la Tour des Templiers à Hyères

> Lynsey Peisinger & The Stimuleye, Pilori, 2012 – Crédit photographique : René Habermacher