Le périssable secoue par définition la vision d’un art immuable conçu pour inscrire l’Être dans une relative éternité. En prenant le vivant comme matériau, différents artistes provoquent de front cette aspiration classique, avec une sincérité qui reste encore à interroger. Plutôt émancipés des questions de conservation, ces créateurs modèlent des pièces en anticipant leur dégénérescence. Deux quinquagénaires français mènent cette file avec une importante actualité pour chacun d’entre eux, étalée sur quelques mois pour le second et synchronisée pour le premier. Leurs œuvres colorent ainsi la scène parisienne d’une fascination pour le vivace partagée par plusieurs de leur confrères, et hissent le mythe de Nature comme préoccupation fondamentale, alors que notre condition paraît indéniablement nous en éloigner, que nous mangions bio ou non.
Camille Henrot chez Rosascape et à la Galerie Kamel Mennour à Paris
Fabrice Hyber au Palais de Tokyo à Paris
Nicolas Boulard au Frac Alsace – Fonds régional d’art contemporain à Sélestat
Par nature au 104 à Paris
Michel Blazy au Plateau / Frac Ile-de-France – Fonds régional d’art contemporain à Paris
La tradition du dégoût par Vincent Labaume à la Galerie Christophe Gaillard à Paris
Mimosa Echard à la Maba – Maison d’art Bernard Anthonioz à Nogent-sur-Marne
Mimosa Echard, Fleurs, 2012 – Courtoisie de l’artiste