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Kassel

Elles marquent un écart de conduite, une rupture avec le fil de l’histoire. Elles fracturent et fractionnent. D’un coup, par une plaisanterie, un caprice, une sornette, on sort du chemin. C’est l’extravagance. L’incartade est d’une grande efficacité pour hameçonner l’attention, et mieux raconter quelque chose. Elle est un schéma narratif usant de l’excentricité comme ressort.

Pauline Curnier Jardin au Crac Occitanie à Sète

Eva Koťátková chez Meyer Riegger à Berlin

lumbung par ruangrupa pour documenta fifteen à Kassel

Petrit Halilaj chez Kamel Mennour à Paris

Suzanne Ballivet à l’espace Dominique Bagouet à Montpellier

Zineb Sedira pour le Pavillon de la France à la Biennale de Venise à Venise

Jean Charles Blais par Stéphane Ibars à la Collection Lambert à Avignon

9a9ee9c0-f9d4-801c-206e-f7065f960a6dPetrit Halilaj, Very volcanic over this green feather, feutre imprimé aux UV, peinture au pistolet couleur encre, fil et tuyau en métal, 2021 | Courtoisie de l’artiste et de Kamel Mennour (Paris)

Alors qu’elle passe pour être une entrée œcuménique, la voilà intellectualisée, théorisée, ramenée au langage et à la pensée, indéniablement. Elle n’est plus cette sensation universaliste partagée par les vivants, comme s’il fut un jour possible de ne pas réfléchir, mais s’affirme éminemment cérébrale. Le daltonisme et autres extravagances de la vision permettent d’amplifier encore la relativité de toute perception. Connaissance et reconnaissance règnent sur une écriture plus cryptée qu’elle n’y paraît.

Colour in contextual play par Cornelia Lauf chez Mazzoleni à Londres

Vantablack par Erik Verhagen et Jocelyn Wolff à la Galerie Jocelyn Wolff à Paris

Learning from Athens par Adam Szymczyk à Kassel

Otto Freundlich par Julia Friedrich au Kunstmuseum Basel à Bâle

Guy Mees chez David Zwirner à Londres

Metro : Art at velocity à Bloomsberg space à Londres

Nathalie du Pasquier chez Pace London à Londres

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Miriam Cahn, hauen, 22.5 x 40 cm, huile, bois, 2015

Le numéro complet est disponible sur abonnement.

Le phénomène se produit cent jours tous les cinq ans. Ce format incomparable en fait un évènement épais et tentaculaire, investissant la ville entière de Kassel au plein milieu de l’Allemagne. La bourgade fut détruite à 80% en 1943 lors d’un violent bombardement décimant 10.000 habitants en une nuit. L’initiative d’une exposition périodique en ces lieux fut prise en 1955, pour permettre après-guerre aux germains d’apprécier l’art actuel dont les décennies nazies les avaient privé. De l’action patriotique au rayonnement international, cette dimension politique et prescripteure se ressent aujourd’hui encore, avec l’ambition d’offrir aux citoyens un généreux panorama, au centre d’un pays, d’un continent, d’un monde, après s’être hissé en tant que rendez-vous majeur du milieu de l’art contemporain. La treizième édition est dirigée par Carolyn Christov-Bakargiev, par ailleurs conservatrice du Castello di Rivoli aux environs de Turin. Cosmopolite, sa prospection réunit cent cinquante-cinq artistes de cinquante-cinq pays et distribue leurs œuvres produites pour l’occasion, dans une trentaine de lieux, constellation déambulatoire que l’on embrasse indéniablement par fragments, et que je divise ici en sept sections. Aussi, la cartographie casseloise a cette année été augmentée d’une exposition à Kabul, un séminaire à Alexandrie et une résidence à Banff au Canada. dOCUMENTA (14) ouvrira le 10 juin 2017.

Au Fridericianum à Kassel

À la dOCUMENTA-Halle à Kassel

À la Neue Galerie à Kassel

Au Karlsaue Park à Kassel

Au Oberste Gasse 4 & au Untere Karlsstrasse 14 à Kassel

À la Hauptbanhof à Kassel

Et ailleurs encore à Kassel

Masood Kamandy, Série Collapse – Botanical, 111.7×167.6cm, tirage numérique, 2012 – Courtoisie de l’artiste