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Archives Mensuelles: août 2008

L’été nous permet de découvrir les Rencontres d’Arles, réel défi de rentabilité offert à notre curiosité, disponible quelques heures dans la ville camarguaise avec cette identique souci de cerner au mieux les multiples éléments de la manifestation. Soixante-cinq expositions ont ainsi pu être parcourues dans l’après-midi du 14 août, avec cette évidente question en tête : qu’en restera-t-il ? Au-delà du rigoureux archivage auquel n’échappera aucune visite, je tiens par ce numéro à proposer une sélection de celles qui impressionnèrent durablement ma rétine durant ce passage arlésien. Mais avant, revenons sur l’organisation complexe de l’évènement qui me paraît important d’éclaircir ici. Le festival est divisé en sections que nous retiendront au nombre de quatre, dont j’explicite là les frontières, assez perméables en réalité : les structures locales soulignent un fragment photographique de leur programmation, le Méjan, association dirigée par les éditions Actes Sud, investit divers lieux pour promouvoir des artistes relatifs à leurs récentes publications, le Prix Découverte honore chaque année l’Élu de l’Événement, et la tant attendue invitation d’un directeur artistique qui colorera son édition par le déploiement massif de son univers, s’agissant cette année du couturier Christian Lacroix.

Peter Lindbergh à l’Église des Frères-Prêcheurs à Arles

Guido Mocafico à l’Atelier de Mécanique à Arles

Vogue : Les Natures Mortes à l’Eglise des Trinitaires à Arles

Grégoire Alexandre à l’Atelier de Mécanique à Arles

Katerina Jebb au Cloître Saint-Trophime à Arles

Prix Découverte à la Grande Halle à Arles

Mimmo Jodice au Magasin Electrique à Arles

D’abord, on se surprend à voir un tel enthousiasme autour d’un évènement à caractère culturel. Des dizaines de communes s’affairent au sujet du déplacement d’une sculpture monumentale, du hangar où elle a été oubliée durant quinze ans avant d’être acquise par le conseil général, jusqu’à l’emplacement d’une future aire d’autoroute. Les habitants adulent la laie de fonte et le succès populaire de la manifestation est impressionnant. Pancartes de bienvenue dans chaque village foulé par la bête, moyens colossaux déployés pour accompagner le convoi jusqu’à amputer les arbres bordant les routes forestières empruntées par l’imposant mammifère, couverture médiatique presque suspecte, on entend parlé que d’elle, si proche, tellement nous, hyper sympa, la Woinic. Puis, on apprend que le seul centre d’art du coin va fermé ses portes, ne pouvant plus subvenir à sa survie sans aides publiques, subventions annuelles qui reviendraient à un quarantième du prix d’achat de l’emblème ardennaise. La grosse femelle sanglier, placée aux portes du département, marquera donc fièrement l’entrée dans une contrée, où la culture contemporaine consiste en l’engouement spectaculaire démesuré d’un symbole patriotique. Il faudra maintenant aller dans la Champagne voisine pour trouver de préférables priorités.

Ann Craven au Frac Champagne-Ardenne à Reims

Aurélien Froment au Frac Champagne-Ardenne à Reims

Quebec Gold au Palais du Tau et à l’Ancien Collège des Jésuites à Reims

Cécile le Talec au Cryptoportique à Reims

Christian Jaccard au Centre d’Art et de Littérature à L’Echelle

Julie Faure-Brac au Centre d’Art et de Littérature à L’Echelle

Rocroi

Le mois d’août voit la grande majorité des galeries suspendre leur programmation pour un congé annuel. Nous aurons donc à chercher l’art contemporain ailleurs, hors-les-murs. C’est cet extérieur qui motive le contenu de ce numéro, via une sélection d’expositions qui jouent directement avec sa notion physique de par leur situation ou interrogent l’idée d’exteriorité à travers sa figuration. Que ce soit par sa présentation ou sa représentation, le dehors permettra toujours de prolonger la perspective vers le reste du monde, plus loin que les cimaises qui contiennent habituellement son point de fuite, dans une confrontation plus ouverte, espace ménagé entre deux intérieurs, l’autre et soi.

L’esprit des lieux au Domaine départemental de Chamarande

Andrea Blum à la Maison Rouge à Paris

César à la Fondation Cartier à Paris

Yayoi Kusama à la Grande Halle de la Villette à Paris

Gérard Deschamps aux Arts Décoratifs à Paris

Peter Doig à l’Arc / Mamvp à Paris

Miroslav Tichy au Centre Pompidou à Paris

J’emprunte le titre de ce numéro à la devise de la ville de Rennes, métropole proposant l’ensemble des expositions réunies dans ce numéro autour de sa biennale d’art contemporain, prétexte premier de mon déplacement dans la préfecture bretonne. L’aphorisme permet de rappeler la définition du mot intelligence, fonction mentale d’organisation du réel en pensées, du latin intelligentia, faculté de comprendre. Avec la biennale comme héraut de cette ambitieuse mais effective sentence, notre sélection hebdomadaire témoignera d’une actualité qui ne croit pas en la vacance conceptuelle et exige un public éveillé, tant mieux.

Valeurs Croisées par Raphaële Jeune au Couvent des Jacobins à Rennes

Gianni Motti par Raphaële Jeune à la Criée à Renne

Bernard Brunon par Raphaële Jeune sur la façade de l’Université à Rennes

Gérard Lardeur à la Chapelle Saint-Yves à Rennes

Norman Dilworth à la Galerie Oniris à Rennes

Aurélie Nemours dans le Parc du Beauregard à Rennes

Anachronismes #2 – Universalisme à 40mcube à Rennes